Le ciel profond en film argentique
Le Baudrier d’Orion.
La partie centrale de cette belle constellation hivernale est riche en objets spectaculaires, notamment la célèbre Nébuleuse d’Orion M 42.
- Chandolin, le 4 janvier 1989
- Chambre de Schmidt 123/212
- Sur une rondelle de film de 60 mm, cette "Petite Schmidt" couvre un champ d’environ 13 degrés
- René Durussel.
La Galaxie M 31 d’Andromède.
Cette galaxie du ciel d’automne, distante de 3 millions d’années-lumière, est la seule qui soit visible à l’œil nu. Sa belle spirale vue de trois quarts révèle des détails même avec de petits instruments photographiques.
- Chandolin, le 4 janvier 1989
- "Petite Schmidt" 123/212
- Pose de 11 minutes sur film TP 4415 hypersensibilisé
- Agrandissement de la partie centrale du cliché
- René Durussel.
La Galaxie M 31 d’Andromède.
Le même objet que l'image précédente, mais photographié avec la "grande Schmidt" 200/600. Avec une focale de 600 mm, presque le triple de celle de la « petite Schmidt », on obtient une image à plus grande échelle sur un champ de 5 degrés.
- Chandolin, le 30 décembre 1988
- Pose de 16 minutes sur film TP 4415 hypersensibilisé
- René Durussel.
La Nébuleuse Rosette, constellation de la Licorne (Monoceros).
Nébuleuse d’émission associée à un amas ouvert d’étoiles jeunes.
- Chandolin, le 7 février 1989
- Chambre de Schmidt 200/600
- Pose de 30 minutes sur film TP 4415 hyper
- Un filtre rouge WR 29 a permis de faire mieux ressortir les nébulosités
- René Durussel.
La Nébuleuse Dentelle du Cygne, NGC 6992-5.
Résidu de l’explosion d’une supernova survenue il y a 30-40'000 ans.
- Chandolin, le 24 juillet 1993
- Télescope de Newton 255/1145 avec correcteur de champ
- Pose de 40 minutes sur film TP 2415 hypersensibilisé
- René Durussel.
Les Nébuleuses América et du Pélican, dans le Cygne.
Des nébulosités composées de gaz et de poussières se retrouvent tout au long de la Voie Lactée. Celles-ci ont des formes suggestives – en particulier celle du continent nord-américain.
- Chandolin, le 21 juillet 2001
- Télescope Houghton-Lurie 200/900
- Film Kodak TP 4415 hyper, pose 90 min avec un filtre rouge WR 29.
- Le champ est d’environ 3 degrés.
- René Durussel.
© 2007 stunicholls.com
Quelques mots des instruments qui les ont produites
Janvier 2010
Par René Durussel
Dès les années 50, l’astronomie d’amateurs à connu un essor sans précédent. La publication, en 1951, de l’ouvrage
de Jean Texereau : La construction du télescope d’amateurs à suscité d’innombrables vocations d’opticiens et
de constructeurs.
D’autres ouvrages pionniers ont repoussé plus loin les limites du possible : notamment, dès 1935, les trois
volumes de Amateur Telescope Making parus aux USA.
Le "nec plus ultra" de la photo astronomique à l’ère du film argentique, ce fut la "chambre de Schmidt". Composée d’un miroir sphérique et d’une lame de correction asphérique, elle offrait un véritable défi aux opticiens amateurs. Récompense : des images parfaites sur un champ étendu.
Taille du miroir sphérique pour
la chambre de Schmidt de 123/212.
La chambre de Schmidt.
Le miroir est plus grand que la lame, afin d'obtenir une image sans vignetage.
J’ai construit successivement, outre de classiques télescopes de
Newton, deux chambres de Schmidt.
La première, d’une ouverture de 123 mm pour une focale de 210 mm, est
ouverte à 1,7 . Sa grande sœur, dont l’ouverture est de 220 mm pour une focale de 600 mm, a une ouverture
plus "classique" de 2.7.
Les particularités techniques des chambres de Schmidt d’amateur (surface réceptrice courbe dans l’axe du tube)
les rendent inutilisables pour la photographie numérique. Mais la formule a encouragé la recherche
de nombreux dérivés. Deux instruments catadioptriques de performances comparables, des chambres
de Houghton-Lurie, continuent à nous rendre d’excellents services.
Le télescope de Houghton-Lurie
200/900.
Le télescope de Houghton-Lurie.
Son schéma rapelle celui du Newton.
La plupart des images ont été prises à Chandolin, à une altitude de 1925 mètres, sur une équatoriale à berceau qu’on peut charger de tubes optiques très variés.
Un mot sur les films utilisés. Le meilleur récepteur noir-blanc était un film graphique, le TP 2415 ou 4415 (plan-film), dont on augmentait la sensibilité par hypersensibilisation : il baignait pendant plusieurs heures dans un mélange d’hydrogène et d’azote à 60°. Les poses avec un instrument très ouvert ne dépassaient pas 10 à 12 minutes. Ce film n’existe plus.
Nos instruments nous ont aussi fourni des images du ciel en couleurs. Mais pour la photographie du ciel profond, les capteurs numériques ont fait mieux que le film.
SAHL - Webmaster
Mise à jour : 13.02.2010.